Retour en Europe

Petit Rappel :

14/03/16 - Shanghai 🇨🇳 - Athènes 🇬🇷 - Il est déjà temps de faire un dernier tour dans Shanghai avant de prendre le vol retour vers Athènes. L'objectif ce matin est de trouver un emballage pour mon vélo. Cette quête sera vite résolue grâce un magasin de vélos du quartier français de Shanghai. La seule difficulté sera de l'emmener complètement emballé dans le métro, incroyablement bondé, de la ligne Shanghai-Pudong Airport. Malgré ces dernières péripéties, tout rentre presque trop facilement dans l'ordre. C'est le moment de faire mes adieux à l'Empire du Milieu, et de retrouver l'Europe... Après une escale à Moscou, et environ 13h de vol, je me vois débarquer mon équipement à l'aéroport Elefthérios-Venizélos, la tête encore dans le gaz, sans encore totalement réaliser. Je suis bien de retour.





























15-18/03 - Athènes 🇬🇷 - Hébergé à Kallithéa chez une sympathique Deniz rencontrée via couchsurfing, je profite de ce pied à terre dans le sud d'Athènes pour faire plus ample connaissance avec mon nouvel environnement. Les Grecs, la ville et son histoire sont tout simplement géniaux. Le climat est doux, l'ambiance paisible, le retour est d'ores et déjà réussi. Et puis ces monuments : l'Olympéion, l'Arche d'Hadrien, ces immenses colonnades, l'Acropole, le stade olympique antique...


      Vue sur Athènes depuis le nord de l'Acropole

      Temple d'Héphaïstos (415 Av.JC)
     Stade Panathinaïkos (329 Av.JC)
     Théâtre de Dionysos, au pied de l'Acropole

19/03 - Athènes - Kineta 🇬🇷 - Ce matin, c'est adieu Athènes et bonjour la campagne. En descendant vers le port du Pirée, je me rends compte de l'importance de la marine pour la nation grecque. Le port et les paquebots sont impressionnants. Ce n'est pas le fret ou le transport de marchandises qui domine le port ici, mais véritablement le tourisme de croisière et les yachts de plaisance. Tout ça me donne un air de vacances. Je longe ensuite la côte sud en passant par Mégara, et m'égara à proximité de Kineta, sur une belle plage de galets. L'endroit est une sorte de parc et parait idéal pour passer la nuit.

20/03 - Kineta - Diakopto 🇬🇷 - Le réveil depuis ma tente avec la vue sur la Mer Égée n'a pas de prix. Faire partie du paysage... Je ne sais pas quoi pouvoir demander de plus. Le soleil se lève à peine et il fait déjà bon. Aujourd'hui, je traverserai Corinthe, son canal bien connu et les restes de sa ville antique.
     Réveil sur les bords de la Mer Égée
     Le Canal de Corinthe 
     Corinthe l'antique et l'Acrocorinthe au fond, perchée sur sa montagne

21/03 - Diakopto - Etoliko 🇬🇷 - La route se poursuit le long du littoral nord du Péloponnèse. La mer est cristalline, d'un bleu azur digne des plus belles cartes postales. Le paysage est un régal pour les yeux.
     Habitations typiques accueil du touriste
     Champs d'oliviers
     Pont du Péloponnèse
     Villa cherche repreneur
     Lagon de Missolonghi

22/03 - Etoliko - Filippiada 🇬🇷 - La route est un peu moins agréable aujourd'hui, mais cette région est difficilement traversable autrement que par la nationale 5. Heureusement, les 125km au compteur en fin de journée compensent en partie l'inconfort subit et les paysages restent pittoresques, riches en oliviers et sols rocailleux.
     Baie d'Actium, où une bataille opposa une certaine Cléopâtre à Auguste, et l'Empire Romain naquit
 
23/03 - Filippiada - Ioannina 🇬🇷 - La Grèce continentale est parfois surprenante. On pourrait croire par moment traverser des forêts hantées lorsque la brume descend sur ces arbres tortueux. La journée est pluvieuse, c'est la première depuis mes premiers pas dans le pays. Une fois arrivé à Ioannina, une sympathique famille Albanaise accepte de m'accueillir pour la nuit. Ils sont originaires de Gjirokastër et me recommandent chaleureusemement de visiter leur ville. Moi qui n'y connais absolument rien sur l'Albanie, voilà déjà un petit avant-goût.
     Ekklisia Archimandriou de Ionnina

24/03 - Ioannina - Zitsa 🇬🇷 - Je me rappelle qu'un couple de Français m'avait recommandé, au cas où je passais par le nord de la Grèce, un certain Kostas dans le village de Zitsa. Oui, c'est ça, Charlotte et Éric rencontrés dans le Guangxi m'avaient parlé d'un boulanger chez qui ils s'étaient arrêtés une bonne semaine et ne voulaient plus en repartir. Hésitant à me farcir quelques bonnes montées supplémentaires pour rejoindre ce village perdu, je parvins à me convaincre que les regrets, ça peut rester longtemps dans la mémoire alors que mes crampes de mollets ne devraient pas tenir plus de deux jours. Mon choix est fait, en route pour Zitsa !!
     Le monastère qui accueillit Lord Byron lors de la guerre d'indépendance de la Grèce (1821-1829)

25-26/03 - Zitsa 🇬🇷 - Que dire des trois jours passés chez ce boulanger de Zitsa? Je me souviens surtout que Kostas était d'un calme Olympien. Et pourtant, il m'en a fait voir en trois jours : visite du village et ses environs avec le récit des légendes du coin, invitation aux soirées traditionnelles locales, préparation de gâteaux scintillants pour un enterrement, rencontre de couchsurfers, garde de leur petit bout de 2 mois, échange avec sa femme Anna sur son projet de bibliothèque ambulante, et quelques leçons de grecs avec Mamie Vassiliki. Que. du. bonheur !

     Kostas me fait la visite

     La petite famille : Kostas, Anna, Vassiliki et le petit bout 

     Clocher de Zitsa

27/03 - Zitsa 🇬🇷 - Humelice 🇦🇱 - Après quelques fournées de koulouri, croissants et khatchapouri (oui, on fait même des spécialités georgiennes ici), il est déjà temps que je redécolle vers le nord. Bye bye Kostas, Anna et Vassiliki. La boule au ventre, mais bien repu, je me remets en route alors que l'Albanie n'est plus qu'à 20km. Le passage de la frontière se fera en toute sérénité. Les gardes hallucinent d'abord en feuilletant mon passeport, puis aperçoivent mon vélo et s'écroulent de rire. C'est dans la poche, un petit timbre dans mon passeport et me voici libre pour explorer mon 27ème pays. Et malgré le nombre, ma curiosité de découverte n'a jamais était aussi forte. A quelle sauce vais-je me faire manger cette fois?

     Adieux Kostas et Vassiliki, Zitsa va me manquer !
       Premier paysage d'Albanie, impressionnant
      Panorama depuis les hauteurs de Gjirokastër

28/03 - Humelice - Lushnjë 🇦🇱 - Ma première impression sur l'Albanie est plutôt positive. La visite tardive de Gjirokastër m'a même permis de rencontrer des Albanais francophones. Mais j'ai quand même difficile à cerner l'identité de la région alors qu'église orthodoxe, cimetière communiste et mosquées se côtoient. Certainement que les années 'Enver Hoxha' ont laissé derrière elles des marques qui resteront gravées dans la culture albanaise. Il y a aussi cette impression de discerner une société à deux vitesses où les 'pasur' (riches) déboulent en Mercedes et les 'varfër' se contentent de leur âne. Et le fossé entre ces deux classes est éloquent. Alors que je dîne dans une rue près du stade de Fier, un jeune m'accoste en anglais. Il a plus ou moins mon âge et commence à me raconter la vie en Albanie. Le chômage écrasant, la corruption à tous les niveaux, devoir payer pour pouvoir travailler, la puissance de la mafia... Et je le crois, la vie doit être difficile ici, quand on démarre de rien.

      Un âne parmi tant d'autres

      Boulevard de Fier
 
29/03 - Lushnjë - Durrës 🇦🇱 - La visite du cœur du pays se poursuit. Je retrouve avec plaisir les böreks, ces excellents feuilletés au fromage que j'avais pu déjà déguster en Serbie puis en Bulgarie. Arrivé à Durrës où je retrouve la mer Adriatique, un certain John vient faire la discussion. Il est originaire de Berat et parle un très bon anglais. Un jeune albanais plutôt bien sapé. Oui, l'apparence est quelque chose d'important ici aussi. Mais je suis tombé sur un roublard cette fois-ci. Lui ayant confié mes affaires le temps d'aller aux toilettes, le bougre s'enfuira avec le peu d'argent que mon portefeuille contenait. C'est bête, l'amitié ne devait vraiment pas valoir grand chose pour lui. Mais ça ne m'empêchera pas de dormir sur la plage de Durrës, avec mes pieds baignant dans l'Adriatique.
      Place du centre de Lushnjë


      Cimetière communiste près de Lushnjë
       Mon équipement à Durrës

30/03 - Durrës - Elbasan 🇦🇱 - A la recherche d'un bon déjeuner ce matin, je le trouverai dans une petite burektore un peu en dehors de Durrës. Un peu comme en Italie où les pizzas ont leurs pizzeria, ici ce sont les bürek qui ont leur burektore. Bürek spinaq (épinard), bürek djath (fromage frais) ou bürek mish (viande), ces feuilletés salés me feront de l'oeil à travers pratiquement tous les Balkans. Difficile de résister sincèrement. La suite de la traversée du pays passera par Tirana, la capitale, et notamment sa belle mosquée toute décorée de fresques. La dévotion des pratiquants est toujours aussi impressionnante. Lors de leurs prières, j'ai toujours ressenti leurs mouvements comme un "merci à la vie" et l'acceptation de s'y soumettre. Une intense humilité
La suite du parcours se fera sur les crêtes des Monts Skanderbeg au sud-est de la ville, pour ensuite redescendre dans la vallée d'Elbasan et du Shkumbin, la rivière principale du pays. Paysages vierges, grandes usines désaffectées, un pays qui vivote,... quelle beauté.
 
      Le burektori, avec le petit-déjeuner

     Xhamia Et'hem Bej, centre de Tirana
     Monts Skanderbeg et vallée du Shkumbin




31/03 - Elbasan 🇦🇱 - Struga 🇲🇰 - Hébergé par un vieillard aux yeux bleus, je me lève dans la cour de sa fermette. La douche est juste derrière ma tente, un tuyaux d'arrosage au dessus d'une toilette à la turque apparemment plus trop utilisée. Je me lave dans le petit espace, en semi-équilibre, à peine caché par une porte qui ne tient plus. Le vieillard m'a bien fait rire hier. Il n'a pas ouvert une seule fois la bouche, mais a su tout me faire comprendre par ses petits gestes lents et tremblotants. J'adore ces moments, et cette impression d'avoir atteint le pays dans ce qu'il a de plus profond, de plus authentique. La journée est magnifique. Je suis juste ravi d'avoir pu être aidé par ce vieillard, sans avoir dû échanger le moindre mot. En quittant Elbasan, je reprend mon courage à deux mains pour attaquer les lacets qui me mèneront vers la Macédoine. Le col d'Urakë sera assez facilement atteint finalement, mais quelle vue. Un nouveau pays, le lac d'Ohrid à mes pieds et des montagnes enneigées sur l'autre versant, quel spectacle.
      Les bunkers d'Albanie
       Bürek tout chaud

       Le lac d'Ohrid depuis la frontière albano-macédonienne

01/04 - Struga - Kolari 🇲🇰 - Il est 6h ce matin quand je me fais réveiller par des pas étouffés dans un corridor. Il me faut quelques secondes avant d'émerger, et de me rappeler que je suis couché sur les tapis d'un corridor de la mosquée Mustafa Çelebi. Quelle histoire encore une fois. Très fatigué vers 17h la veille et recherchant un endroit pour siester, j'avais pu rencontrer le jeune Sulejman qui m'introduit l'imam local. Sans attendre, il me proposa la maison d'Allah pour m'y reposer. Je tombais directement dans un sommeil profond. Vers 18h, la prière du soir m'éveilla à peine. Mais à la fin de celle-ci, je fus invité par Sulejman et Bajram, un de ses mentors, pour aller manger un bout dans un restaurant du centre-ville. Sulejman est un de ces jeunes étudiants, d'à peine 20 ans, mais qui est déjà prêt à donner des cours sur le Coran ou mener la messe. Il m'offrit d'ailleurs un Coran, cadeau très cher pour un pèlerin comme moi. Quant à Bajram, il pratique gentiment alors qu'il est pratiquement à la retraite. Il a longtemps vécu en Suisse pour travailler et me dira "Quelle civilisation, quand même là-bas. Un émerveillement de voir ce pays. Toutes ces civilisations en Europe, c'est quand même incroyable". Après avoir bien mangé et discuté, nous retournâmes à la mosquée pour que je puisse y disposer mes affaires et passer la nuit. Struga, tu es magnifique. Je quitte donc cette ville ce matin pour me diriger vers Ohrid. Une belle découverte à nouveau. Il y a énormément de monde dans les rues. Je me rends compte que nous sommes le jour du carnaval d'Ohrid ce vendredi. J'en profite tout de même pour saluer Saint Clément, grand patron des Macédoniens, enterré dans le monastère Saint Pantaleimon. 
       Cathédrale Sainte-Sophie (1035) et ses Fiats 500, Ohrid
       Église Saint Jovan Kaneo et le lac d'Ohrid

02/04 - Kolari - Skopje 🇲🇰 - Réveil dans un vaste espace de pâtures. Je n'ai qu'à poursuivre vers le nord la route entamée la veille vers Tetovo. L'ambiance a vraiment quelque chose d'oriental. Je ne vois toujours de la vie que dans les mosquées, des adeptes sirotant leur thé au sortir de la messe, les appels du muezzin, les burektore comme en Albanie. On sent que l'histoire ottomane s'est aussi écrite ici. Et pourtant, quand j'arrive à Skopje, l'ambiance est toute autre. Je resterai dans ses faubourgs ce soir, près d'un stade de foot. Je passerai d'ailleurs la nuit avec le garde-nuit du stade. Un vieux gaillard plus slave que turc, ceinture noir dans les sacro-saints arts que sont le karaté, le taekwondo et le judo. Il me proposera un combat au corps à corps et la maîtrise des techniques de défense face aux attaques armées. Même si j'estime son âge à presque 60 ans, il me semble toujours aussi redoutable. Les arts martiaux seraient-ils la religion des catho ici ?
       Ambiance turco-albanaise de la région, Bogovinje

       Mosquée peinte de Tetovo

03/04 - Skopje 🇲🇰 - Ferisaj/Uroševac 🇽🇰 - Une architecture mêlant inspiration ottomane (turco-albanaise) et slave (yougo-catho), un centre-ville qui semble sortie de nulle part, Skopje est vraiment une ville qui aime le bizarre. Un laboratoire pour la construction d'une capitale de toute pièce, et pour un pays qui peine à trouver son identité depuis son indépendance en 1991. Regardez-moi cette densité de statues le long du Vardar arrosant la ville, sur les toitures du Théâtre National ou des monuments du centre-ville. Comme s'il avait fallu écrire l'histoire d'un pays dans l'urgence, dans la précipitation. Peut-on à ce point vouloir développer un sentiment d'appartenance national de manière aussi artificiel? Quel dommage, la ville avait pourtant sa propre histoire. La capitale l'a simplement dévisagé. C'est exactement le sentiment que j'ai pu partager à la terrasse d'une café avec José, un cyclotouriste portuguais, rencontré au hasard de cet endroit atypique. Il a traversé l'Europe de l'Est depuis la Pologne, et compte prendre son temps pour revenir dans la Lusitanie natale. Après ce petit intermède en compagnie d'un "comme moi", je passe sous la statue d'Alexandre Le Grand et me dirige vers la maison de Mère Teresa. Deux personnages très différents, mais qui ont marqué la Macédoine par leur courage sans limite. 
Précisons juste qu'Alexandre Le Grand est né en Grèce dans la province de Macédoine et non en ARYM (Ancienne république yougoslave de Macédoine).
       Avec ce bon José dans le centre de Skopje
       La désormais rebaptisée statue du guerrier à cheval, Place de Macédoine

04/04 - Ferisaj/Uroševac - Prizren 🇽🇰 - Après avoir tranquillement passé la frontière Macédo-Kosovare la veille et planté la tente dans un petit espace vert, je me décide de poursuivre la boucle jusque Pristina, centre administratif du Kosovo. Une fois arrivé dans le centre, le contraste est à nouveau ahurissant. La Place 'Sheshi Skenderbu' le long du boulevard Mère Teresa est d'un propre vertigineux à côté des bas-quartiers embouteillés que je viens de traverser. Je me sens comme dans un décors de capitale européenne moderne. Et cet îlots d'illusion fait à peine 100 m2. Trente secondes plus tard, à l'autre bout de la place, je retrouve dans le souk. Quel drôle d'impression à nouveau. La mosquée impériale me gratifiera de quelques ablutions, et je déciderai assez rapidement de reprendre le chemin vers Prizren, plus accueillante culturellement.
       Mosquée impériale, Pristina
       La cathédrale du Christ-Sauveur, Pristina
       Adem, un jeune Kosovar francophone rencontré en bord de route

05/04 - Prizren - Peć 🇽🇰 - La visite de Prizren est sympathique et surtout paisible cette fois. La rivière et les montagnes à l'horizon lui offre un élan de fraîcheur qui manquait jusque-là dans les dernières visites. La ville attire les touristes de tout horizon. Elle abrite les plus belles mosquées et églises du pays. Des tekkes de derviches sont également visitables. Ces instituts soufistes pratiquent l'élévation spirituelle par la méditation et le non-attachement aux choses matérielles. Ce type d'endroit où des musulmans ont inspiré les premiers hippies... Rechargé et facile, je repars vers les montagnes sur les hauteurs de Peć.
       La Bistrica, dans le centre de Prizren
       Costumes traditionnels kosovars
       Le marché du vieux Prizren et la mosquée Sinan Pasha
 
06/04 - Peć 🇽🇰 - Tmušići 🇲🇪 Une route vers le Monténégro caracolante, de la neige comme dans les stations de ski en hiver, des gîtes en altitude. Le paysage ressemble étrangement à celui des Alpes. Le passage vers le Monténégro me confortera dans l'idée que je me rapproche définitivement de la maison. Les appels du muezzin tôt en matinée ne sont plus qu'un souvenir. Je suis de retour en "Europe", il n'y a plus que des églises et la bière coulant à flot aux abords des fêtes de village. 
       En route vers le Monténégro
       Comme un air de Suisse à la frontière Kosovo-Monténégro
       Descente un peu après Rozaje

07/04 - Tmušići - Kolašin 🇲🇪 - Même si la route a tendance descendre, elle n'en reste pas moins éprouvante. Le Montenegro, pays des montagnes noires, porte très bien son nom. La route est lente, sinueuse, mais excessivement belle.
       Église orthodoxe de Berane    


08/04 - Kolašin - Cetinje 🇲🇪 - Lente descente vers Podgorica le long du massif de Bjelasica, point culminant du pays. En arrivant vers midi à Podgorica, j'en profiterai pour me reposer à proximité du centre culturel. Une jeune pigiste, Bobana, vient discuter avec moi. Elle est curieuse de mon aventure et propose de m'interviewer pour le dépliant culturel de la capitale. Aucune idée de la suite qui a été donné à l'article, mais la rencontre fut belle.
Je quitte la capitale dans l'après-midi après avoir fait le tour des bars et des magasins tendances. La ville est chill.
       La Moraca traversant Podgorica

09/04 - Cetinje - Kotor 🇲🇪 - Arrivé dans la capitale historique du Monténégro en soirée la veille, je ne profiterai de Cetinje alors qu'un début de tempête se fait sentir. Heureusement, les visites couvertes du coeur historique et politique du pays en matinée rattraperont cette météo maussade. La visite du Palais des Princes et Rois du Monténégro laissera quelques souvenirs indélébiles. Les collections ont quelque chose de légendaire, et témoignent d'une grande partie de l'histoire du pays. Après un passage devant le Palais Bleu (présidentiel), je quitterai la ville pour continuer à descendre vers Budva puis atteindre Kotor en début de soirée.
       A l'intérieur du Palais des Princes et Rois du Monténégro
       Vue panoramique sur Budva

       Les contreforts et murailles de Kotor
       Port de Kotor

10/04 - Kotor 🇲🇪 - Après une longue descente vers la côte Adriatique la veille, je n'ai pas pu m'empêcher de rester bouche bée devant le paysage qui s'offrait à moi sur les hauteurs de Kotor. Entourée par une muraille lézardante parmi les éperons rocheux du continent, la ville bénéficie surtout d'un point de vue impressionnant sur la baie de Kotor. Une ville simplement imprenable vue de l'extérieur, et de l'intérieur...elle te prend tout. Ces petites rues enpavées, ces habitations vénitiennes, ces échoppes, ces marchands de rêves,... La ville a donc bien le mérite de son succès. 
       Kotor intramuros
       Baie de Kotor depuis les hauteurs du château
 
11/04 - Kotor 🇲🇪 - Mikulići 🇭🇷 - Après une bonne nuit de repos à l’hôtel, je me lance dans une dernière visite rapide de la ville, le temps que mes habits sèchent. Je peux le dire, cette ville restera ma préférée du Montenegro. Une petite boucle par Perast, la ville voisine, et me voilà prêt à reprendre la route vers la Croatie. En route, je croise un Français, un certain Mathieu de Grenoble, et un Brézilien dont je ne me rappelle le nom qui descendent vers la Grèce à vélo. Ils m'indiquent une adresse un peu plus loin en Croatie où je pourrai bien me faire héberger. Un certain Marko, une soixantaine d'années, qui habite un petit village en bord de mer du nom de Mikulići. C'est parti !
       Perast sur la baie de Kotor
       Tandem de Mathieu, à la recherche d'un compagnon de route

12/04 - Mikulići 🇭🇷 - Ivanica 🇧🇦 - Eh bien la rencontre de Marko est à la hauteur de mes espérances. Le vieil homme, un peu dur à cuire, n'est pas seul. Il se fait aider dans ses projets de tous les jours par un jeune anglais, James, ayant échoué ici après avoir boucler la Mer Méditerranée à vélo. Une jeune Allemande, Frida, l'aide également dans le défrichage de la propriété, via le réseau mondial de fermes biologiques WWOOF. Marko a énormément de projet pour le village du style : petit train traversant les villages en bord de mer, développement de la culture d'une orchidée locale,... Plein d'idées très intéressantes, qui auraient pu m'inclure dans la petite équipe pour quelques temps. Mais l'esprit est déjà fixé sur le retour en Belgique et le 21 mai se rapproche...
       James et Marko, à Mikulići
       Les eaux cristallines de l'Adriatique
       Vue sur le port de Dubrovnik
  Dubrovnik

13/04 - Ivanica - Mostar 🇧🇦 - La visite de Dubrovnik la veille m'a à nouveau laissé un souvenir indélébile. Encore un de ces joyaux qu'on n'oublie pas si facilement. Les touristes y sont nombreux, mais la ville a la place pour les accueillir. Une enceinte fortifiée, une vieille ville dont l'architecture n'a pas bougé depuis l'époque vénitienne, une ambiance paisible et agréable,... Cet avant-goût de Croatie me plaît énormément, même si je me dirige déjà vers la Bosnie. 
Mais ce n'est pas pour une incursion anodine. Non seulement, je vais découvrir un pays assez différent de celui que je viens de traverser, mais la ville de Mostar m'appelle aussi. Il est dit que le grand plus grand des architectes ottoman, Mimar Sinan, y aurait laissé sa trace. Le fameux Stari Most (Vieux pont en slave), classé  l'Unesco. 
nb : Mostar pourrait être traduit comme "Les pontonniers", ceux qui gardent le pont.

       Campagne d'Herzégovine

14/04 - Mostar 🇧🇦 - Metkovic 🇭🇷 - L'Herzégovine a quelque chose de pittoresque, tout semble encore tellement authentique. Les paysages, les villages, l'accueil que les locaux font aux voyageurs,... Même Mostar n'a pas encore été défiguré par la foule de touristes qui y est drainé chaque année. Le coeur de la vieille ville accueille quelques artistes, le Stari Most est présenté au travers d'un musée, mais tout reste calme... jusqu'à l'appel de Muezzin depuis le minaret de la Mosquée. Haha, me voilà de retour en orient !
       Vieux centre de Mostar
       Stari Most sur la Neretva

15/04 - Metkovic - Split 🇭🇷 - L'aube frémit à peine que mon vélo est déjà prêt à mordre le tarmac. La distance à parcourir aujourd'hui est assez importante, surtout que j'ai rendez-vous à 17h chez Ljubomir à Split, soit quelques 140 km plus loin. Je retrouve donc l'Adriatique, que je longerai à partir de Gradac en caracolant ensuite sur les bords de falaises narguant la mer de toute leur hauteur.



15-16/04 - Split 🇭🇷 - Bien arrivé chez Ljubomir. Son petit appartement dans le centre de Split accueille déjà une jeune néo-zélandaise. J'ai donc eu la chance de recevoir une réponse positive de mon hôte couchsurfer qui héberge déjà une jeune néo-zélandaise. Ljubomir travaille 6 mois par an sur une plateforme pétrolière en haute mer, puis passe le reste de l'année à se reposer à Split. Il aime particulièrement sa ville qui a tout ce qu'il faut pour plaire : un centre historique piétonnier, des monuments égyptiens et romain dont le Palais de Dioclétien, un climat tempéré et doux en hiver, des espaces de verdure,... 
Split

       Vue sur le port de Split

17/04 - Split - Sibenik 🇭🇷 - Je quitte la quiétude de l'appartement de Ljubo pour poursuivre un chemin à tous les vents au long de l'Adriatique. La ville de Trogir m'arrêtera un moment sur le temps de midi. Cet ancien comptoir grec, devenu ottoman, puis  dalmate n'a jamais été vandalisé en 2500 ans. Il y reste ainsi tous les traits qui ont pu marquer l'histoire du pays avec ce style vénitien toujours en toile de fond.
       Temps d'été sur l'Adriatique

       Promenade à Trogir

18/04 - Sibenik - Starigrad 🇭🇷 - Cette fois-ci, le vent ne m'épargnera pas de toute la journée. D'abord doux au matin, il s'intensifiera en soirée pour finalement me bloquer complètement en soirée. La côte est très découpée et extrêmement exposée aux vents marins, malgré les nombreux îlots de la baie de Kvarner. Au point qu'à l'approche d'un virage serré, une bourrasque de face réussira à me faire décoller, moi et le vélo, sur quelques mètres. Ayant abandonné le combat face aux éléments, je trouvai rapidement un abri-bus sous lequel je prévis d'abord passer la nuit. Un suisse circulant par ce temps sur la route s'arrêta, et sortis en vitesse de sa petite polo. Il avait dû sentir rapidement ce qui me tracassait, et m'apporta directement de quoi me restaurer pour la soirée et le lendemain matin. Du lait concentré ! Ça me rappela de bons souvenirs lorsqu'avec Felix, nous avions découvert ce produit aux vertus énergétiques insoupçonnées alors que nous étions à bout de force dans quelques massifs du Caucase.

19/04 - Starigrad - Rijeka 🇭🇷 - Le vent est tombé. La nuit ne fut pourtant pas des plus calmes, mais je pus reprendre la route sans avoir à m'inquiéter d'être envoyé à la mer par une quelconque bourrasque, ou un changement subit de direction du vent. La mer d'un bleu azur et les falaises rocheuses qui s'y jettent restent fascinantes. Et ces îles que je ne peux qu'effleurer des yeux...
       Marché de Rijeka

20/04 - Rijeka - Rovinj 🇭🇷 - La traversée de l'Istrie se fait sous un soleil brûlant. Le mois de mai n'est pas encore arrivé qu'il fait déjà trop chaud, même avec ma combi short/T-shirt. Mon arrivé à Rovinj sera un peu spécial. Ce soir, je retrouve pour la première fois quelqu'un de connu depuis mon retour en Europe. Jasmina Bradanovic ! Ma voisine de palier pendant 5 mois en Finlande, tout simplement. :)

21/04 - Rovinj - Novigrad 🇭🇷 - Au programme : Petit-déjeuner avec Jasmina sur la placette de Rovinj, visite de la cathédrale, promenade dans le vieux port avec l'envie de détacher quelques bateaux, et prendre le large...
Puis c'est déjà l'heure de reprendre ses esprits et de reprendre les coups de pédale vers le nord. Jasmina, à très bientôt ! Hasta la vista baby
       Petit-déjeuner avec Jasmina, place de Rovinj
       Basilic paléochrétienne de Poreč

22/04 - Novigrad 🇭🇷 - Koper 🇸🇮 - Trieste 🇮🇹 - En route vers les montagnes de la Slovénie ! Oui, même si je les aurai un moment dans le viseur, mon parcours ne sera pas vraiment montagneux puisque je longerai essentiellement le bord de mer marécageux en me rapprochant du port de Koper. Très joli port d'ailleurs. Mais je ne me rendrai même pas compte qu'en passant de l'autre côté de la ville, je quitterai déjà ce nouveau pays pour un autre, l'Italie. Non, pas de panneau dans ce continuum semi-bâti pour prévenir du passage de frontière, plus de contrôle de papier. Tout ça est désormais derrière moi. Bref, j'entrerai dans l'agglomération de Trieste sans m'en rendre compte tout de suite, avant que des affiches "Free Territory of Trieste" me fassent comprendre. Puis un peu plus dans le centre, me voilà alors sur la Piazza Unità d'Italia. N'est-ce pas un schéma habituel que d'avoir un centre pour le rassemblement de la patrie et une périphérie indépendantiste ?
      Piazza Unità d'Italia, Trieste
      Castello di Miramare


23/04 - Trieste - Udine 🇮🇹 - La nuit s'est tranquillement passée sur un piton rocheux surplombant le Château Miramare. J'ai tout de même eu droit à une petite frayeur en visitant ce château la veille. Trois policiers, en voyant mon vélo parqué devant le château, ont probablement craint une attaque terroriste. Pendant que je me promenais dans le parc, ils n'ont pas hésité à vider mes sacoches. De retour sur mon vélo, je remarque qu'il me manque des papiers, et les trois gusses sont alors arrivés sur moi, un peu brutes au début. Puis quelques explications et vérifications d'identité plus tard, je retrouverai mes papiers, et eux plein de rêves dans la tête. Mon passeport a un de ces pouvoir parfois. Enfin, me voilà reprenant assez vite la route pour, en dépassant Monfalcone, me décider de pénétrer un peu plus le cœur des terres et longer le bord sud des Alpes. Direction Udine.
      Piazza Liberta à Udine

24/04 - Udine - Conegliano 🇮🇹 - Ce matin, Udine fête son carnaval. Grande fiesta dans toute la ville, comme on peut l'avoir à Tournai pour ce genre d'évènement alors qu'il pleut. Même si le temps n'est pas de la partie, la fête de Saint Marc se poursuit avec ses défilés, ses gâteaux et autres traditions. Que c'est bon le folklore ! Puis à Pordenone, c'est une véritable manifestation qui s'est mise en place de bon matin. Gueulophone et grandes affiches au point. On ne se bouge bien dans le pays, et on sait se faire entendre. Sinon, en dehors de ce brouhaha, la campagne de Frioul-Vénétie Julienne est très belle, aussi belle que les petites villes et villages que je traverserai aujourd'hui.


25/04 - Conegliano - Padova 🇮🇹 - Ce matin, je déjeunerai avec les habitants de la rue, où j'ai décidé d'installer mon campement la veille. Au menu : crostata di San Marco et café bien serré. Je suis en Vénétie le jour où on fête Saint Marc, les choses ne sont-elles pas bien faites ? Et ce soir je retrouve ce cher et tendre Gabriele, ami Erasmus, dans la ville très étudiante de Padoue. Il y a à peine 2 ans, je lui avais abandonné un vélo que j'avais trouvé sur le marché aux puces du Trastevere à Rome. Un vélo qui avait donc traversé la Toscane puis la plaine du Pô de Turin à Padoue. Gabriele est toujours bien là, sa petite maison aussi, et le vélo dans le garage. Rien ne semble avoir changé depuis.  Nous décidons ensuite d'aller prendre un verre dans le centre. Puis le hasard fera qu'en flânant pas plus de 15 minutes à la recherche d'un bon glacier, et ayant attachés nos vélos à quelques pas, ce sera le mien qui sera dérobé sur ce court intermède. Nous sommes juste devant le commissariat, il y a des caméras dans la rue, et les deux policiers de fonction ne sont pas capables dire quoi que ce soit, mais ne semble surtout pas du tout concernés. Mon vélo a tout simplement disparu. Gabriele est fou de rage. "Que cazzo ! Stronzo di merda !!!". Je ne pourrai seulement dire "Arrivederci buona bici, e buena fortuna".
      "Cette ville est trop petite pour nous deux !" (le vélo à l'arrière se fera donc la malle pour me laisser l'épave de devant...Comme l'impression de ne pas avoir gagné au change pour ces retrouvailles)

26-27/04 - Padova 🇮🇹 - Malgré la mésaventure de la veille, je garde le moral. Un vélo bleu de remplacement était donc tout affrété pour reprendre la route, ou presque. Il me faudra quand même une bonne partie de la journée pour le retaper correctement. Un petit tour au Décathlon à proximité me permettra de trouver de nouvelles chambres à air, des nouveaux pneus (un peu fins, mais qui feront l'affaire) et des nouveaux patins pour les freins. Après quelques réajustement des câbles de vitesse et la lubrification de la chaîne, le vélo est fin prêt. Nous profiterons de l'après-midi pour visiter le jardin botanique (Orto botanico de Padova), le plus ancien au monde encore existant. Créé en 1545 quand même. La journée suivante sera uniquement dédicacée à la reconstitution de ma forme athlétique : repos le plus complet.
      Le plus vieux jardin botanique au monde, Orto botanico di Padova
      Riunione a Padova

28/04 - Padova - Bentivoglio 🇮🇹 - Après un bon déjeuner chez Gabriele, je dois déjà repartir. C'est d'autant plus difficile que je commence à apprécier ces petites journées "pause" où je ne dois réfléchir à rien et peux un peu me laisser aller. Bon, c'est vrai que me laisser aller n'est peut-être pas dans mes habitudes, mais leur rareté rends ces moments d'autant plus appréciables.
      Torre Donà, Rovigo
      Castello Estense (1385) - château de la famille l'Este, protectrice de la ville de Ferrare
      Cathédrale Saint-Georges en marbre blanc, 1135, Ferrara

29/04 - Bentivoglio - Reggio nell'Emilia 🇮🇹 - La route à travers la plaine du Pô se poursuit. Ma petite visite de Bologne commencera par un tour à l'Université, la plus ancienne université du monde occidental puisqu'elle a été fondée en 1088. Ce qui a valu à la ville de Bologne des surnoms comme la Dotta (la savante). D'autres surnoms lui sont également donnés comme la Rossa (la rouge) pour ses nombreux bâtiments en briques rouges et son côté gauche communiste ou encore la Grassa (la grâce) pour son excellente cuisine.
      Bologna,  ville rebelle
      Les Tours jumelles de Bologne (Garisenda à gauche, Asinelli à droite)
      Via Emilia, Modena
      Duomo sur la Piazza Grande, Modena

30/04 - Reggio nell'Emilia - Fiorenzuola d'Arda 🇮🇹 - La traversée de la plaine du Pô se poursuit. Les routes sont toutes droites et c'est d'un plat monotone, mais je m'arrêterai quand même un peu pour visiter Parme. La ville du saucisson et du fromage !
Je serai quand même interpellé par le nombre de migrants, africains pour la plupart, qui traînent dans les rues de toutes ces villes de la plaine. Heureusement pour eux, l'hiver est déjà passé. 
En soirée, mon deux-roue décidera de faire la pause à Fiorenzuola d'Arda, près de Piacenza (Plaisance en français) d'où je ne décollerai plus avant le lendemain. Une certaine Roberta, professeur d'anglais, m'invitera à passer la nuit chez elle alors que je m'étais introduit dans une soirée opéra au Théâtre de la ville. La discussion allant bon train et la météo nous gratifiant d'une drache bien drue en cette belle soirée, je ne pus que me réjouir de faire cette rencontre.


01/05 - Fiorenzuola d'Arda - Tortona 🇮🇹 - Ce matin, Roberta m'invite déjeuner dans un salon de thé plein de pasticerria. Des croissants à la crème, des éclairs au chocolat, des beignets avec glaçage,... Un déjeuner bien gras et sucré comme je les aime, surtout quand il faut se lancer sous une pluie battante qui ne semble pas vouloir faiblir. La visite de Piacenza sera donc très humide, ainsi que la visite d'Alessandria, ville du borsalino. Je redescendrai ensuite de quelques kilomètres vers Tortona pour prendre la direction de Gênes.
      Municipio di Alessandria (Hôtel de Ville)
      Musée du Borsalino, Alessandria

02/05 - Tortona - Arenzano 🇮🇹 - La route se poursuit à travers la Ligurie. Les paysages sont superbes en traversant l’extrême ouest des Apennins du Nord, le long de la Scrivia. Arrivé à Gênes en début d'après-midi, la ville me convaincra assez vite de l'éviter pour y planter ma tente. Les rues sont très étroites et sombres, à l'instar de la Via di Prè qui constitue "l'artère vivante" de la ville. La ville de Gênes a été construite sur des pentes abruptes en bord de mer, ce qui l'a poussé à s'étendre davantage verticalement qu'horizontalement.
      Entre le Piémont et la Ligurie, Novi Ligure
      Le port de Gênes
      Piazza Di Ferrari, Gênes

03/05 - Arenzano - Albenga 🇮🇹 - Journée pas de chance avec le vélo. Le moyeu arrière se casse à Savona vers midi. J'en profiterai bien pour remplacer aussi la cassette de pignons partiellement édentée...Mais la note sera salée chez le réparateur vélo, même en lui proposant de faire les réparations. Je suis sur le parcours de Milan-San Remo, et le vélo à la cote. Je longerai ensuite les bords de la Mer Ligure jusqu'à la tombée de la nuit, où je trouverai un chouette petit coin camping sur une plage un peu après Albenga.

04/05 - Albenga 🇮🇹 - Monaco 🇲🇨 - Saint-Jean-Cap-Ferrat 🇫🇷 - Enfin venu le jour où je vais pouvoir reparler la langue de Molière. La côte est très belle jusque Menton, où j'aurai un véritable coup de cœur pour la ville. C'est fou l'effet que ça fait de retrouver une bonne atmosphère frouze après plus d'un an d'exotisme linguistique ! Bref, je comprend vraiment les gens maintenant ^^ 
Et imaginez ma jouissance de vagabond, baluchon et vieux vélo sous le bras, au milieu des Lamborghini de la Place du Casino à Monte-Carlo. Dans ce cadre, j'ai l'impression de valoir de l'or, la sensation d'être d'une de ces raretés. Incroyable ! D'ailleurs, ma petite visite du centre de Monte-Carlo attirera l'attention d'une certaine Antonia K, ancienne globe-trotteuse devenue start-upeuse, qui est venu rendre visite à sa riche famille ashkénaze sur cette place des miracles. Une rencontre en or, comme je les aime. 
Ma journée de magnat des affaires dans le monde du tourisme se terminera à Saint-Jean-Cap-Ferrat, un station balnéaire azuréenne qui ne manque pas de superbe. Je dormirai d'ailleurs à quelques pas de la Villa de Rotschild, avec vue directe sur la Mer.
      Baie de Menton


      Hôtel de Paris, Monte-Carlo
      Place du Casino, Monte-Carlo
      Le Port Hercule sur la baie de Monaco

05/05 - Saint-Jean-Cap-Ferrat - Mandelieu-la-Napoule 🇫🇷 - Ce jeudi matin, j'irai jeter un coup d'oeil au marché de la cours Saleya, dans le Vieux-Nice. On y trouve beaucoup de fleurs et plantes vertes, des fruits et légumes, des souvenirs provençaux et la fameuse "socca". Cette spécialité niçoise est une grande et fine galette, fabriquée à partir de farine de pois chiche, puis cuite dans un four à pizza. Excellent pour mon petit-déjeuner et ainsi commencer la journée. Un peu plus loin sur la route, près d'Antibes, je rencontrerai Sylvia qui rentre, elle aussi, au pays à vélo. Elle travaille comme ingénieur à Francfort depuis une dizaine d'années, et aime profiter de ses vacances pour parcourir l'Europe en mode "vélo-camping", pendant que ses collègues profitent de leurs entrées aux Marriott. Nous longerons ainsi tranquillement les plages de Juan Les Pins jusque Cannes, qui prépare la venue de son fameux Festival. Nous poursuivrons ensuite vers Mandelieu-la-Napoule jusqu'en début de soirée. Un local nous proposera de faire du camping sauvage un peu au-delà des forêts de pins, mais nous préférerons finalement installer notre bivouac dans un camping 'officiel'. Bouillabaisse et grillade de sardines pour le souper !
      Marché du Cours Saleya, Vieux-Nice
      Hôtel Martinez, Cannes

06/05 - Mandelieu-la-Napoule - Saint-Tropez 🇫🇷 - La route est simplement magnifique aujourd'hui : la Rade d'Agay, les Calanques de l'Esterel, puis la route de la Corniche qui nous mènera jusque Saint Raphaël. Ça me rend heureux de pouvoir faire un bout de route en compagnie de Sylvia. Et elle aussi. Nous prendrons le dîner en terrasse à Saint-Raphaël. Cette région sent définitivement les vacances, sans que je ne sache vraiment pourquoi. Je visite la Provence pour la première fois, mais il doit y avoir quelque chose dans l'atmosphère de nonchalant, tranquillisant. Nous prendrons ensuite la route de Saint-Tropez, traversant champs de vignes et de lavandes, jusqu'à un camping en bord de mer. Nous n'irons pas plus loin, l'endroit est idéal.
      Calanques de l'Esterel, Provence
      Port de Saint-Tropez, Provence

07/05 - Saint-Tropez - Cassis 🇫🇷 - Ce matin, je fais mes adieux à Sylvia. Elle poursuivra en douceur la côte Méditerranéenne avant de retourner vers l'Allemagne, alors que je devrais accélérer le pas pour rejoindre la Belgique dans moins de 2 semaines. La visite de Toulon de la journée ne me laissera pas vraiment de souvenir marquant. La ville n'est en fait pas très belle, ce qui contraste totalement avec la région qui l'entoure. Je terminerai ma journée à Cassis, où je planterai ma tente dans les vignes. Encore un point de ma check-list "camping improbable" complété de manière très satisfaisante.
      Vignobles de Provence
 
08/05 - Cassis - Camargue 🇫🇷 - Au programme de la journée : visite du Parc des Calanques, du Vieux Marseille et de la Camargue en fin de journée. La première visite est extrêmement belle et de nature sauvage, même si la route n'est pas des plus agréables dû au charroi. Le tour de Marseille ensuite sera plutôt satisfaisant, notamment grâce à la visite VIP que je pourrai faire dans le Musée du Savon, sur les bords du Vieux-Port. 
La troisième visite, celle de la Camargue, sera peut-être la plus décevante. Peut-être n'avais-je qu'images d’Épinal pour me représenter cette région. Mais quand-même, les bouches du Rhône sont assez dégueulasses visuellement : beaucoup d'industries, énorme centrale électrique,... Puis ces moustiques en montant la tente. Bon, heureusement, j'aurais quand même réussi à croiser les fameux chevaux à la tombée de la nuit. On ne gardera que le meilleur en tête.

      Au réveil, dans le vignobles de Cassis
      Chevaux de Camargue

09/05 - Camargue - Orange 🇫🇷 - Désormais, j'emprunterai la ViaRhôna, voie cyclable qui remonte jusqu'au Léman, et ne la quitterai plus avant Lyon. Je visiterai ainsi ces citées antiques qui eurent un jour leur heure de gloire : Arles et ses arènes, Avignon et ses papes, puis Orange et ses princes.
      Palais des Papes à Avignon


10/05 - Orange - Valence 🇫🇷 - La ville d'Orange est sympathique. Je traînerai encore aux abords de son théâtre antique en matinée avant de définitivement quitter la ville sous son Arc de Triomphe d'époque romaine. Toujours en remontant le Rhône, les nougats de Montélimar me feront un peu de l’œil en cours de route, même si l'aura de cette sucrerie a pris a quelque chose de 'cliché' dans la région. La surprise viendra plutôt en fin de journée, sur un banc public de Valence, alors que je me posais pour souper après une journée bien éreintante. Une femme du quartier, Zohra, viendra m'apporter une bouteille d'eau et discuter un peu. Elle comprend vite que j'ai fait un long voyage et décide de m'inviter chez elle avec sa petite famille. Waouw, depuis mon retour en Occident, c'est la première fois que je me fais héberger en ne calculant absolument rien. Zohra a un coeur en or. Elle élève ses trois filles seule depuis que son mari est parti au Maroc se remarier avec une plus jeune. Elle dira, "La vie est dure parfois, mais je suis grand-mère depuis peu, c'est le plus beau des cadeaux que la vie m'ait offert".
Merci Zohra

      Place des Frères Mounet à Orange
      Vestiges du Théâtre antique d'Orange
      Dans les environs de Montélimar

11/05 - Valence - Lyon 🇫🇷 - Objectif de la journée : Atteindre Lyon et retrouver Colin, un ami rencontré à Helsinki pendant cette faste période que fut l'Erasmus. Depuis, Colin est devenu brasseur pro et a lancé avec deux potes sa propre petite entreprise : "Les Gens sérieux". Tout ce qu'il est en soi ^^
      Colin à la gare Part Dieu

12/05 - Lyon 🇫🇷 - Visite de Lyon prévue pour la journée. J'irai escalader les collines de la ville : Fourvière, et son Parc des Hauteurs puis Croix-Rousse. J'apprendrai que la ville a également une longue histoire avec le théâtre, et notamment celui des Guignols, qui a son succès dans la ville depuis plus de 200 ans. Je rentrerai en soirée à Oullins où Colin et sa famille m'hébergent. Ils m'offriront un excellent apéro aux herbes suivit de la fameuse quenelle. Cette spécialité Lyonnaise, rien à voir avec Dieudonné, est en fait une boulette de pâtes mêlée de viande et pochée à l'eau. Simplement excellent !
      Place Saint Jean, Lyon
      Les Guignols
      Panorama sur Lyon depuis Fourvière

13/05 - Lyon - Tournus 🇫🇷 - Après presque deux jours de repos chez les Apruzzese, je quitterai Lyon en remontant la Saône. Les paysages sont de plus en plus naturel et ouvert, marécageux parfois, comme je les aime... La Voie Bleue m'emmènera ainsi jusque Mâcon et même Tournus. Je suis déjà en Bourgogne.
      Voie Bleue le long de la Saône

14/05 - Tournus - Dijon 🇫🇷 - Le retour vers le nord se poursuit à toute vitesse. Les paysages défilent et j'arrive déjà à Beaune. Beaucoup de visiteurs se pressent à l'entrée des Hospices. Un bâtiment impressionnant, même de l'extérieur. Malheureusement, je n'aurai pas le temps de faire la visite si je veux être ce soir à Dijon. Il parait qu'il y a aussi quelques belles choses à y voir là-bas. En tout cas, je n'oublierai pas de faire un tour au Caveaux des Moines de Saint Bernardin.

      La Grande Vadrouille à Beaune

15/05 - Dijon - Châtillon s/Seine 🇫🇷 - La nuit s'est passée dans une friche végétale. Pas exactement l'endroit idéale pour profiter d'une belle vue au réveil, mais le camping sauvage en ville n'était quand même pas très indiqué pour ça. Un peu de contraste ne faisant jamais de mal, je passerai le reste de ma matinée au Palais des Ducs de Bourgogne. Que c'est bon de retrouver quelques morceaux d'histoire de notre bonne patrie belge, un moment sous le pouvoir des Pays-Bas bourguignons. 
Mon périple quittera la vallée de la Saône, pour tomber dans celle de la Seine jusque Châtillon sur Seine. Ce ne fut pas aussi plat que ce que j'avais imaginé.
      Dijon, en matinée
      Champs de colza, Champagne

16/05 - Châtillon s/Seine - Mailly-le-Camp 🇫🇷 - La nuit sur les hauteurs de la ville, au niveau du Camping Louis Rigoly, me requinqua définitivement. J'attaquerai aujourd'hui une grande partie de la campagne champenoise. Le parcours longeant la Seine jusque Troyes restera la plus belle partie de la journée. Au nord de Troyes, le paysage deviendra un peu plus monotone, complètement ouvert sur de grandes cultures : betteraves, orges, blés, luzerne, colza, pomme de terre,... L'openfield américain en quelque sorte. En fin de journée, après une recherche assez poussée pour me trouver un endroit de nuitée, un habitant de Mailly-le-Camp m'invitera à planter la tente dans son jardin. Il est lui aussi cycliste, mais n'a jamais eu l'occasion de partir plus d'une semaine en vadrouille comme moi. On discutera longtemps, jusqu'au bout de la soirée. Il me racontera que le coin est assez malsain ces derniers temps. Beaucoup de maisons ont été visitées dernièrement, et vu la distance avec le poste de police le plus proche, les temps d'intervention sont trop longs. Sa femme est encore traumatisée, et ne veut même pas me rencontrer. 
C'est dingue quand même d'avoir ces ambiances très différentes d'un endroit à l'autre, qui finissent par s'inscrire dans les comportements. Mailly-le-Camp est comme un village abandonné au milieu d'un désert de cultures, digne d'un western.
         Colombages de Troyes, Rue Emile Zola

17/05 - Mailly-le-Camp - Etang du Bairon 🇫🇷 - La journée sera assez semblable à celle de la veille. Une traversée des grandes cultures, entrecoupée de la visite de Châlons-en-Champagne, puis d'un énorme camp militaire à Mourmelon-le-Grand. Et je finirai par planter la tente sur les bords du lac du Bairon clôturant cette belle journée ensoleillée.
      Paysage de Champagne

18/05 - Étang du Bairon 🇫🇷 - Marche-en-Famenne 🇧🇪 - Pas de truites dans le lac pour mon petit-déjeuner. Je devrai me contenter de quelques fruits et gaufrettes cette fois-ci. La route sera bonne jusqu'à ce que la météo se gâte vers midi, alors que je visiterai le château de Sedan. Felix m'appellera d'ailleurs pour m'inviter à Marche-en-Famenne dès ce soir. Parfait, ce restera l'objectif de la journée, malgré le vent et cette pluie bien mouillante. Arrivé à Bouillon, le temps maussade se lèvera et je ne me sentirai comme des ailes pousser. Plus de 25.000 km que j'ai quitté mes terres, quelques accidents de parcours, mais je suis encore vivant. Les émotions montent. Incroyable, tout ce parcours. Merci la vie !!!
      Comme un air du pays !
      Première photo de retour en Belgique : Château de Bouillon le long de la Semois !!!

19/05 - Marche-en-Famenne 🇧🇪 - Bien arrivé chez les Quirynen à Marche la veille. Felix, Thibault, puis Nicole et Vincent m’accueilleront pour une journée 'repos'. Les retrouvailles sont chaleureuses comme je pouvais l'imaginer. Vous êtes formidables !!
         Petit tour à Waha
 
20/05 - Marche-en-Famenne - Momignies 🇧🇪 - Byebye les Quirynen :) Merci pour l'accueil et à très bientôt j'espère ! Je prendrai la route vers Treignes, ou Trignole pour les locaux. Jolie petite bourgade qui accueillit les aventures de 'Toine Culot d'Arthur Masson. Après un tour du monde, c'est assez amusant de retomber sur du patrimoine de chez moi, et le trouver aussi exotique que l'histoire des dynasties chinoises. ^^
La route se poursuivra ensuite jusque Chimay, où je bifurquerai légèrement vers le sud pour rejoindre Jasmine et Françis, mes tante et oncle, qui m'hébergeront ce soir près des marais de Cendron (Forge-Philippe), le long de l'Artoise. Soirée pêche et Koh-Lanta, comme je n'en ai plus vécu depuis des siècles. Ca fait du bien de se reposer et profiter de ce chaud foyer.

21/05 - Momignies - Tournai 🇧🇪 - Merci tonton, tantine pour l'accueil à l'auberge. A très bientôt!!! Les jambes sont en feux ce matin, et il me reste à peine 120 km. Après une bonne omelette, c'est la route que j'avalerai, pour atteindre en moins d'une heure Maubeuge. A quelques pas de Mons déjà. J'y prendrai un dîner tranquillement, avant de longer le Canal Nimy-Blaton. Ce RAVeL n'est pourtant pas des plus beaux. Je suis étonné des nuages de corneilles qui décollent à mon approche. Pourvu que tout se passe bien jusque mon arrivée :D
Il est 16h20, je fais une sieste sous un cerisier le long de l'Escaut. Sarah m'a fixé rendez-vous ici à 17h pour accompagner mes derniers kilomètres. J'ai un peu le temps. Ce sera finalement une bonne dizaine de potes qui viendront me faire la surprise pour les dix derniers kilomètres. 

 
Mille merci pour le soutien Sarah, Corentin, Florent, Yves, Guillaume, Quentin, Maëlle, Jessica, Jean, Cédric, papa, maman, puis tout le monde au Beffroi !! Ça fait chaud au coeur. Soooo much love <3<3<3  
 
 



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